Chapitre 7 - En sécurité

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— Un titan.

Je retiens mon souffle.

Livaï aussi.

Sous mes doigts tremblants, la garde de mes lames semble brûlante. Mon corps veut fuir, mais je me force à tenir bon.

— T'es prête ?

La voix de Livaï est basse, calme. Pas une once de peur. Juste cette détermination froide, tranchante.

Comment il fait ?

J'avale ma salive et hoche la tête, incapable de parler.

— On bouge, ordonne-t-il.

Il s'élance entre les gravats, et je le suis sans hésiter. Nos pas sont feutrés, glissant sur la pierre brisée. Chaque respiration semble résonner trop fort dans ce silence oppressant.

L'air est épais, saturé d'une tension insupportable.

Le sol tremble de plus en plus.

— Livaï...

— Je sais.

Un craquement retentit derrière nous.

Puis, un grondement.

La tête du titan apparaît en haut du trous dans lequel nous sommes tombés. 

— Baisse toi ! hurle Livaï.

Je bascule sur le côté, le souffle coupé par l'impact du sol sous mon dos. Un éclair de chair pâle passe juste là où j'étais, sa main immense refermée sur du vide.

Avant même que je puisse me redresser, Livaï est déjà sur lui.

Une ombre. Un éclair d'acier.

Une seconde.

Deux secondes.

Un jaillissement de vapeur.

Le titan titube, son cri étranglé se perd dans l'air épais avant qu'il ne s'écrase lourdement dans un fracas assourdissant.

Son corps convulse encore quelques instants avant de se figer. Puis, lentement, il commence à se décomposer.

Je reste là, haletante, les muscles tremblants, incapable de détourner les yeux.

Livaï rengaine ses lames avec une désinvolture presque insolente.

— Problème réglé.

Sa voix est égale. Comme si tout ça n'était qu'une simple formalité.

Il jette un regard aux alentours, jaugeant les ruines effondrées autour de nous.

— On ne devrait pas traîner ici.

Pour une fois, je suis d'accord.

Livai parvient à remonter en se hissant sur le corps du titan. Il me tends ensuite la main, que je saisi sans attendre, presser de pouvoir enfin sortir d'ici.

Mon corps est à bout.

Je sens mon souffle devenir plus court, mes jambes plus lourdes.

Livaï le remarque.

Bien sûr qu'il le remarque.

— Si t'as besoin d'une pause, dis-le.

— Je vais bien, je mens.

Il s'arrête net.

— Tu mens comme tu respires.

Je fronce les sourcils.

— Et alors ?

Un muscle tressaille dans sa mâchoire.

— Tais-toi et monte.

— Quoi ?

— Sur mon dos.

J'écarquille les yeux.

Non mais t'es malade ?

— Tu nous ralentis. Soit tu montes, soit je te laisse ici.

Je reste figée.

Est-ce que je viens de rêver, ou Livaï Ackerman vient de me proposer de me porter ?


┈┈┈☽⚔☾┈┈┈


— Dépêche-toi.

Je le fixe, hésitante.

— Tu comptes profiter de l'occasion pour me balancer dans un ravin, c'est ça ?

— Me tente pas.

Je grogne.

Mais je suis trop épuisée pour discuter.

Alors, lentement, je grimpe sur son dos.

Et c'est là que tout devient étrange.

Parce que je peux sentir sa chaleur.

Son odeur.

Son dos est solide, puissant.

Ses bras me maintiennent fermement.

Et je déteste ce que je ressens à cet instant précis.

Parce que pour la première fois...

Je ne me sens pas si en danger que ça.


Sous les ordres du Caporal (Livaï x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant
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